Le bondage japonais : quand la contrainte et la douleur deviennent jouissance
Héritées de traditions ancestrales, les pratiques telles que le shibari et le kinbaku sont de nos jours très appréciées de toute une frange d’amateurs de BDSM, et absolument fascinantes pour les novices. Petit retour sur cet art hautement érotique venu du Pays du Soleil Levant.
Un peu d’histoire
Tous les spécialistes et les historiens s’accordent à le dire, le bondage japonais tel qu’il est pratiqué de nos jours trouve ses racines dans l’histoire de Japon féodal. Il s’agissait alors de ligoter les prisonniers et l’on se trouvait alors véritablement dans une volonté de torturer, en plus d’empêcher le mouvement. Les techniques, cordes et nœuds utilisés, ainsi que la position dans laquelle le prisonnier était ligoté, dépendaient en grande partie de la nature du crime commis, mais aussi du rang social du coupable. On l’exposait alors à la vindicte du public, parfois même jusqu’à ce que mort s’ensuive.
C’est au début du XXᵉ siècle que l’artiste Ito Seiu se passionne pour ce type de punition et de torture. Il se lance alors dans une véritable quête, guidé par l’idée que la souffrance possède une réelle dimension érotique. Ses femmes et maîtresses lui servent en quelque sorte de cobayes. À partir de 1950, la publication de magazines à vocation BDSM finit de contribuer à l’essor du shibari. Des récits accompagnés de photos aident au développement de toute une iconographie propre au bondage japonais et les techniques tendent à se diversifier. Depuis, les pratiques continuent d’évoluer et le bondage continue d’être apprécié. Il est même possible de prendre des cours de façon à apprendre à la fois les gestes et techniques de base si l’on est débutant, mais aussi dans le but de se perfectionner si l’on s’avère être déjà un pratiquant aguerri. Ces cours peuvent tout à fait être pris à titre privé, tout comme en petit groupe en fonction des souhaits de chacun.
Différencier shibari et kinbaku
Shibari et kinbaku sont pour nous, Européens, probablement très difficiles à différencier. En effet, la culture japonaise a l’art de la subtilité et il existe parfois des distinctions que nous avons du mal à percevoir nous-même. Ceci veut dire que, même l’explication que nous nous apprêtons à vous livrer peut ne vous sembler ni vraiment éclairante, ni réellement satisfaisante.
Le mot kinbaku concerne l’ensemble des liens, cordes et nœuds. C’est à la fois l’art de les maîtriser et de les disposer. Quand le shibari est plutôt un terme générique désignant l’art de faire des beaux nœuds au sens général, il peut en effet être utilisé pour parler de la confection particulièrement soignée d’un paquet.
Quelques règles essentielles à la pratique
Que vous fassiez le choix de l’une ou de l’autre de ces techniques, ne perdez jamais de vue qu’il s’agit de quelque chose qui se vit à deux (ou plus si affinités). Le consentement revêt de fait une importance capitale. De même qu’il convient de beaucoup échanger. Que ce soit avant, pendant, ou après la séance, en mode débriefing, échanger avec votre partenaire de bondage est capital, et ce, quel que soit le côté de la corde où vous vous trouvez.